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Interview de YUYI BERINGOLA - LSA : Les Scriptes Associés
En général, au-delà de la formidable connaissance que les scriptes ont du scénario, elles font souvent preuve d'une grande subtilité et sont très cinéphiles. Bernard Giraudeau

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Interview de YUYI BERINGOLA

réalisée par Laurence Couturier et Marjorie Rouvidant

Publié le 12 décembre 2017

Dans le cadre de notre projet de rencontre avec des scriptes étrangères, nous vous proposons de découvrir Yuyi Beringola, qui est scripte depuis les années 80 en Espagne.

Elle travaille régulièrement avec Pedro Almodovar et de nombreux autres réalisateurs hispaniques très importants.

Yuyi Beringola vient de terminer le « Don Quichotte » de Terry Gilliam qui se tournait dans le nord de l’Espagne. Elle vit dans la Sierra de Madrid, à 50 km de Madrid, mais comme nous, est amenée par son travail à beaucoup voyager.

Nous l’avons rencontrée par Skype en avril dernier, et voici la retranscription de son interview qui nous donne une idée de la manière dont notre métier est pratiqué en Espagne.

- Quel a été votre premier contact avec ce travail ?

Et bien, mon premier contact c’était quand j’avais 7 ans. Quand ma mère a commencé à travailler, c’était comme coiffeuse sur des films italiens, des westerns qui se tournaient en Espagne, à Almeria. Je suis allée lui rendre visite sur un tournage, et j’ai été fascinée. Depuis j’ai voulu travailler dans le cinéma et il a toujours été très clair pour moi que je voulais être scripte.

-Quelle a été votre formation ?

En Espagne, avant, c’était très facile parce qu’on pouvait travailler avec d’autres scriptes et vous appreniez à travers elles. C’était génial, parce qu’à cette époque il n’y avait pas d’école de cinéma. Je parle du début des années 80. Et puis, comme ma mère et mon beau-père travaillaient dans le métier, moi oui, j’ai eu la chance de pouvoir contacter des scriptes et leur demander si elles pouvaient me prendre comme assistante. Et pour moi, c’était parfait. Parce que ça a duré 2 ans. Au début je suis allée à Londres pour apprendre l’anglais, puis je suis revenue et j’ai commencé à travailler pour, comme nous l’appelons ici, « un meritoria », une sorte de stage. On travaille avec la scripte, et on apprend toute la méthode, bien sûr.

- Est-ce que vous avez été l’assistante d’autres chefs ?

Oui, donc, pendant deux ans.

- Il y a t-il une majorité de femmes scriptes en Espagne ? Ou y a t-il beaucoup d’hommes ?

Maintenant, il y a beaucoup d’hommes, mais pendant longtemps c’était des filles seulement. Et maintenant il y a des hommes.

- En France il y en a 3

La plupart de ceux que je connais travaillent en télévision, sur des séries. D’après ce que je sais, il doit y avoir 3 hommes qui travaillent sur des films de cinéma.

- Il y a t-il beaucoup de scriptes qui travaillent en Espagne ? Environ 250 en France.

Ici moins. Il y a beaucoup de gens qui travaillent sur des séries. Comme nous n’avons aucune association, je ne connais pas toutes les scriptes. Il doit y avoir plus ou moins 50 scriptes.(en tv et cinéma)

- Depuis quand travaillez-vous ?

Depuis le début des années 80.

- Quel a été votre premier film ?

Mon premier film n’est jamais sorti, heureusement. Je ne me rappelle pas du titre. C’était quelque chose d’ un Vin « Vino fuerte y espeso ?? » je ne l’ai jamais vu.
Le premier film dont j’ai un bon souvenir, c’était dans les années 82-83 « La Sabina », avec un réalisateur qui était très connu en Espagne : José Luis Borau. Ce metteur en scène m’a tout appris. Tout ce que ne je n’avais pas appris avec d’autres scriptes. Là, j’ai tout appris. Pour moi, il a été un grand maître. Il a été plusieurs années professeur à l’école de cinéma. C’était un grand maître.

- Et avez-vous continué à travailler avec lui après ?

Non. Il était producteur de ses films. Il est allé aux États-Unis. Il a fait un film en Amérique, je n’étais pas dessus, toute l’équipe était américaine. Il est resté de nombreuses années vivre aux États-Unis. Puis il est revenu, il a produit une série, mais je travaillais déjà dans le cinéma.

- Et vous avez des assistants(tes) ?

C’est maintenant très difficile. Comme vous devez leur payer un salaire et la sécurité sociale. Du coup c’est vraiment difficile.

- Et même si vous avez plusieurs caméras ?

Ici, normalement on tourne avec deux caméras. Mais sans assistants.

- Quels sont les réalisateurs ou réalisatrices avec qui vous avez travaillé le plus souvent ? Et est ce une habitude de travailler avec le même réalisateur ?

Le réalisateur le plus fidèle avec qui j’ai travaillé c’est Pedro Almodovar. J’ai commencé avec lui depuis de nombreuses années, et ensuite il m’a appelée pour un film que je ne pouvais pas faire parce que je travaillais sur un autre film. Là, une autre scripte a commencé à travailler avec lui, elle est resté un certain temps avec lui (5 films). Après elle a quitté le métier car elle était âgée, et je suis retournée travailler avec Pedro. Et la vérité c’est qu’il est ma meilleure relation scripte-réalisateur.
Mais il y a d’autres réalisateurs avec lesquels je travaille souvent.

- Qu’est-ce que vous aimez le plus dans ce travail ?

Les gens. Les gens c’est ce que je préfère. J’aime être entourée de gens, et après, avoir mon propre espace (être scripte, on a notre espace à part. Et vous n’êtes pas tellement gênée par le bruit). Mais j’aime être avec les gens, j’aime être avec les gens de ce métier. Ils sont très gentils, très joyeux. Et ils aiment ce qu’ils font.

- Et la relation avec les gens ? On est au centre de tout

La relation avec les acteurs, j’aime les acteurs, je les aime beaucoup.
La relation avec les Réalisateurs, avec les caméras, avec les costumes, le maquillage, tout ce qui nous touche. Quand je serais en retraite c’est ce qui va me manquer le plus, les gens. Avoir tant de gens autour et toujours heureux et satisfaits de ce qu’ils font, je pense que c’est merveilleux.

- Qu’est-ce que vous aimez le moins ?

Les papiers, les rapports. Je déteste devoir aller dans ma chambre pour finir les rapports. Ça m’ennuie. J’aime le tournage avec le réalisateur, les acteurs. Mais la partie de l’ordinateur et des rapports non. Ça m’ennuie.

- Comment jugez-vous votre position dans l’équipe mise en scène ? Faites-vous partie de l’équipe mise en scène ?

Cela dépend du film. Il y a des films où je me sens très intégrée avec les assistants, et d’autres fois non. C’est intéressant, car cela dépend des assistants. Je me sens toujours très proche des réalisateurs, ça c’est la vérité, j’ai de bonnes relations avec les réalisateurs. Je m ́entends bien avec eux, et en général, je m’entends bien avec les assistants.

- Qu’est ce qui a changé dans le travail de scripte depuis que vous avez commencé ?

Beaucoup de choses. Comme la manière de tourner maintenant. Tout est Steadicam, tout est en mouvement. D’une part, c’est plus facile, mais d’un autre côté c’est plus difficile. Avant c’était plus statique, et à mon niveau, il me semblait plus facile de suivre les raccords, maintenant c’est un peu à tout va.
Pour moi ce qui a changé c’est avec l’ordinateur.
Notre travail il a beaucoup changé. Pour les photos, c’est plus facile. Bien sur, j’ai vécu de nombreuses années avec le Polaroïd, qui bien sur, était très cher. On nous achetait un certain nombre de cartouches et on ne pouvait pas dépenser plus. Et en plus c’était tout petit, et on ne voyait rien. Pour moi l’avènement de la photo numérique ça a été fantastique.
De nos jours, grâce au combo également, tout est plus facile. On peut voir le cadre dans les moniteurs. Avant, il fallait l’imaginer. Si on a besoin de revoir une prise pour être sûre de quelque chose, on peut maintenant le faire, c’est formidable !
Ce qui a changé également, c’est la rapidité dont nous devons faire preuve pour communiquer les rapports au montage. Avant, on avait la journée du lendemain pour tout finaliser. De nos jours, il faut les rendre le soir même, ce qui implique de travailler pendant la journée de tournage à ce que ça soit impeccable, pour pouvoir les envoyer en fin de journée.

- Quelles sont vos différentes tâches dans une journée ?

En Préparation : habituellement si je peux, et s’ils me laissent faire, je prépare à la maison, parce que dans les bureaux cela me semble fou. J’apprends le scénario, je le lis chaque fois que je peux. Faire le minutage (je déteste ça, parce que je pense qu’il n’y a rien de réel dans ça) et je fais un dépouillement à moi, très personnel, une continuité, avec le numéro de séquence, décor, intérieur, extérieur et synopsis de chaque séquence. Et c’est ma bible. Ensuite, je parle avec tous les départements pour être d’accord avec eux sur cette Bible, tout le monde suit cette Bible
Tout est prêt pour le tournage, la continuité par fiches, et surtout, apprendre très bien le scénario.

En Tournage : les rapports montage (plan, prises, le temps, brève description du plan, ce que le réalisateur me dit), les feuilles de dialogues lignées sur le scénario. Et, bien entendu, relever tous les raccords !!

- Comment sont organisés les plans de montage, ordre de tournage ou dans l’ordre du montage ?

Avant c’était dans l’ordre de montage, maintenant qu’est arrivé le numérique, c’est l’ordre de tournage. (Maintenant, ils ne nous laissent plus faire l’ordre du montage, je ne sais pas pourquoi).
Le rapport de Production est le même qu’en France.
Nous ne faisons pas de rapports Image. Quand j’ai commencé, je les faisais, mais depuis que les films américains sont arrivés, ça n’est plus le cas. Ils ont imposé leurs règles, et moi je suis enchantée de ne plus faire le rapport Image.
En Italie, ils le font toujours. Est-ce que vous vous le faites en France ?

Laurence : Oui, mais nous sommes en train de changer les choses. Je ne le fais pas (soit mes assistants soit l’équipe camera) C’est une chose que LSA essaie vraiment d’imposer quand il y a deux caméras : un(e) assistant(te).

L’année dernière j’ai fait une série américaine et il y avait une assistante, et j’étais heureuse parce qu’elle vous organise toutes les photos, reporte tous les minutages que vous avez fait. Il y a beaucoup de travail en dehors du plateau, et c’était l’assistante qui le faisait . Pour moi, c’était fantastique.

Laurence : Cela te permet de rester avec ton réalisateur.

Moi j’adorerais, et ainsi une assistante peut bien apprendre, parce que les écoles, je suis allée enseigner dans les écoles, et elles apprennent 2 ou 3 choses, mais je crois néanmoins qu’il est plus important d’apprendre ce métier sur le plateau.

- En ce qui concerne vos documents et en relation avec la révolution numérique, votre travail et vos outils ont-ils changé ?

Les rapports papier, il y a longtemps que je ne les utilise plus. J’ai commencé à écrire avec des machines à écrire ce qui était beaucoup plus lourd. Mais quand les ordinateurs sont arrivés, je suis passée à l’ordinateur, cela me semblait très facile. Et puis j’ai essayé l’i-pad, mais j’ai eu deux mauvaises expériences avec l’ i-pad, et je n’ai plus réessayé. L’ i-pad je l’utilise pour les photos, pour archiver. Pour travailler sur le tournage j’utilise l’ordinateur (pour les rapports montage). J’ai une table à côté des moniteurs du combo.
J’ai crée mes propres modèles, je ne travaille pas avec un logiciel particulier. J’ai utilisé une fois un programme qu’une fille espagnole tente de sortir pour l’i-pad, mais c’est là que j’ai eu ma mauvaise expérience. À la fin de la journée je suis allée les imprimer mais les feuilles sont sorties en superposition l’une sur l’autre. Jusqu’à que tout se passe bien avec le programme, je ne l’essaierais plus à nouveau.
Les rapports montage je les envois par e-mail.

- Et les photos vous les sortez sur papier ?

Non je les laisse sur l’i-pad.

Laurence : Ici, en France personne travaille avec l’ordinateur sur le plateau. En préparation nous utilisons l’ordinateur. Avec une collaboratrice, on a crée un programme de préparation.

Sur le tournage je travaille avec les papiers, je les mets sur i-pad et je les envoie par e-mail. Qu’ il y ait beaucoup de vent, neige, de la pluie. J’ai tout à disposition, même si il n’y a pas d’électricité.
Moi aussi, comme par exemple, sous la pluie d’hier, j’ai aussi pris un crayon et du papier. On ne pouvait pas prendre quoi que ce soit, Il n’y avait ni lumière ni électricité..
Tout le monde ici, sauf en série parce que tout va plus vite et que le crayon va plus vite, tous travaillent avec l’ordinateur. L’ordinateur est très facile pour moi. Je l’ai en face des moniteurs et je termine les rapports pendant le temps d’installation.
Mais un ami va m’apprendre à manipuler l’i-pad à nouveau.
J’ai acheté mon premier i-pad. J’ai eu un problème parce que quand il y a plus de 30 degrés, l’i-pad s’arrête, à cause de la surchauffe, et puis l’ i-pad on doit le charger, il y a des problèmes de batteries. Je vais essayer à nouveau pour voir si c’est plus confortable que l’ordinateur.
Quant au scénario sur papier, je trouve qu’il est difficile de faire autrement.

- Y a t-il des écoles de scriptes ?

Aucune école de scriptes. Il y a une école de cinéma très connue à Madrid. Il y a un atelier de scriptes (4-5 jours) j’y ai enseigné il y a plusieurs années, mais seulement quelques jours. Des cours très courts.

- Comment se forment-ils (elles) ?

La majeure partie d’entre elles a étudié à l’Université des Sciences et de l’Information, puis elles ont été engagées sur des séries de télévision ou des courts métrages.

- Comment elles commencent ?

Moi j’ai eu une élève dans l’école de cinéma et ensuite elle allait commencer sa carrière dans une série. Le problème c’est qu’on les paie la moitié de ce qu’on touche nous, alors bien sur, on les embauche tout de suite. C’est l’autre grand problème.

- Y a t-il des règles dans les salaires ? Y a t-il du chômage ?

Il y a du chômage. Je ne suis pas certaine, mais je crois qu’il faut travailler au moins 12 mois dans plusieurs productions pour obtenir 2 à 4 mois de chômage.

- Les scriptes vivent-elles de leur salaires ou doivent-elles faire un autre travail ?

Un autre travail ? Non. Je ne connais pas quelqu’un qui a un autre emploi.

- Pour les salaires, y-a t-il un minimum ?

Il n’y a pas de minimum, chacun doit se battre pour son salaire. Le salaire d’une scripte en Espagne est situé entre 800 et 1200 euros par semaine. Chacune d’entre nous essaye d’obtenir le meilleur salaire possible. Mais je crois que l’expérience devrait être récompensée, et que celles qui ont plus d’expérience devraient gagner plus que celles qui viennent de commencer. Ce n’est pas que je suis meilleure qu’une autre, mais j’ai plus d’expérience, et je suis plus efficace dans l’aide que j’apporte.

- Votre relation avec les réalisateurs ?

Parmi les réalisateurs que je connais bien, beaucoup, le matin, font une répétition. Si une répétition est effectuée, s’il te donne un découpage, là c’est très facile. Mais cela ne se produit pas souvent. Ici, en Espagne, les réalisateurs ne viennent pas avec un storyboard, ou un découpage. Il fait une répétition, tu lui poses des questions : quels plans il veut faire ? Et puis pour les autres, ceux qui ne vous donnent pas d’espace, je m’adapte. Si je ne peux pas intervenir, je me fais discrète. C’est aussi ça que l’expérience nous apprend : connaître notre latitude d’intervention.

Laurence : C’est la même chose en France. La qualité la plus importante d’un scripte est l’adaptation avec le réalisateur. Et tu prends la place que le réalisateur te donne. Et chaque film a son monde.

Oui, je pense que c’est quelque chose de très important, et c’est une chose qui n’est pas valorisée dans les écoles. La tranquillité et la confiance que tu donnes à ton réalisateur. Qu’il ne se sente pas face à des exigences, qu’il se sente à l’aise avec toi. Parfois, tu le calmes, les tournages sont stressants. Nous sommes là pour les calmer.

Laurence : Leur donner confiance. C’est bien ce que nous faisons, les acteurs sont bons, les plans sont bons et beaux, et rien ne manque, et vérifier qu’on a tous les plans.

- Vous avez gagné un prix de l’Académie d’Arts Cinématographiques, c’est très valorisant pour notre métier. Ça a changé quelque chose ?

Cela n’a rien changé pour moi. C’est une fierté. Maintenant, je fais partie de l’Académie. Dans l’Académie il n’y a que des chefs de département (réalisateurs, directeurs de photos, de costumes, maquilleurs). Notre catégorie Scripte n’est pas dans l’Académie, mais je peux maintenant appartenir à l’Académie, dans une autre appellation ... Je ne suis pas membre de l’Académie en tant que tel, je suis membre « associé » à l’Académie, mais je suis membre. Cest une fierté, mais ça n'a rien changé pour moi. {{- L'Académie consiste en quoi? }} Cest l’Académie qui décerne les Goya. (Equivalent des Césars en France)

Laurence : En France il y a une Académie, mais il n’y a pas de prix pour les scriptes. Nous avons des catégories (Chef de poste). Les scriptes sont chefs de département, alors nous appartenons à l’Académie.

Nous, nous sommes chefs dans la pratique, mais nous ne figurons pas comme chefs dans aucun département. Nous appartenons au département « Mise en scène ».

- Quelle est la situation du cinéma est l’Espagne ? Combien de films sont produits ? Y a t-il un marché fort de la télévision ?

Les films produits chaque année je ne sais pas. Nous avons eu la crise. La crise a également atteint le cinéma. En Espagne les billets de cinéma ont une TVA de 21%. Ça été un problème et reste un problème. Le « PP » (parti politique populaire) est arrivé et a mis en place cette loi qui concerne les billets de cinema et tout ce qui a relation avec la culture, le théâtre aussi. Ce fut un problème assez grand, surtout dans le théâtre mais le cinéma aussi , car moins de gens vont au cinéma.
Il y a eu une crise de 4 ans, nous nous sommes réfugiés à la télévision, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de films de cinema. En théorie, il doit y avoir 100 films mais je ne sais pas quels sont ces films. Quand je les vois dans la liste de l’Académie, je ne sais pas qui les a fait, ni comment ils l’ont fait, ou combien d’argent ils avaient. Ce sont de petits films. Maintenant, il semble qu’il y ait plus de travail, plus de films.
Ce sont 2 mondes très différents. A la télévision il y a du travail. Ce qui se passe c’est que vous êtes très mal payés à la télévision. Il est difficile de passer de la télévision au cinéma, et de la télévision au cinéma. J’ai une amie productrice qui me fait travailler à la télévision quand je n’ai pas de films. Mais si j’ai un film de cinéma, je préfère, on nous paie mieux. Je suis payée le double. Du coup, à la télévision, ce sont souvent des professionnels qui ont moins d’expérience. En revanche, il y a un département qui fonctionne beaucoup mieux grâce à la télévision. L’habillage, les Costumes. Dans une série ils tournent 8 séquences chaque jour, puis trois épisodes à la fois. Je reconnais donc qu’il y a des départements qui fonctionnent beaucoup mieux maintenant. Avec les séries ils ont beaucoup appris. Dans ce film (celui de Terry Guilliam), la plupart de l’équipe des Costumes vient de la télévision. Pas les créateur et chefs Costumiers, mais les techniciens viennent de la télévision et travaillent très bien.
J’aime travailler, j’aime quand j’ai un projet, je suis heureuse, et je dis toujours que la meilleure partie c’est quand ils vous appellent pour faire un projet. Parce que ce projet n’a pas encore commencé et ça génère beaucoup d’espoir. Et puis après il démarre, parfois il est bon, mais parfois peut-être pas être si bon... J’adore ! Ce travail me fascine .

- Avez-vous voulu faire d’autres métiers dans ce milieu ?

Non jamais. Il y a plusieurs années, un ami m’a proposé d’être assistante mise en scène, et je lui ai dit « Assistante ? Que des problèmes ! » Je ne suis pas très ambitieuse dans ce domaine. J’aime ce que je fais. Je suis heureuse. Être assistante semble être une problématique horrible. On est 24h en attente de tout ce qui peut arriver. Écrire j’y ai déjà pensé, mais je ne le fais pas. Ça ne doit pas être ce que je veux faire. Non, j’adore ce que je fais. Et je vois les membres de ma famille qui travaillent dans des entreprises. C’est horrible ! Nous n’avons pas la stabilité économique selon que l’on travaille ou pas, mais à la longue, le plaisir de faire ce métier compense tout !

Pour conclure, je suis heureuse de vous avoir rencontrées. J’aimerais faire partie de votre association. J’aurai voulu en créer une en Espagne, et j’espère pouvoir le faire un jour prochain !
Je trouve que j’ai beaucoup de chance de pouvoir faire ce métier, car je me sens faire partie d’une grande famille, dans mon pays, mais également sur le plan international.. Pour moi, ce métier, c’est aider… C’est un beau projet !

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