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Les associations en action - LSA : Les Scriptes Associés
La scripte va me forcer par son raisonnement à trouver les contradictions d'un scénario ou ses incohérences, quitte à les dissimuler, les corriger ou les exagérer... Elle est la colonne vertébrale du film... Autant dire qu'elle est indispensable de la préparation jusqu'à la fin du tournage. Alain Resnais

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Les associations en action

Le film Français - N° 3151 du 5 mai 2006

Publié le 5 mai 2006

Depuis cinq ans, les associations se multiplient chez les techniciens de cinéma, répondant à un besoin fort de créer des liens entre des professionnels très isolés. Une façon aussi de s’organiser face à des métiers en plein bouleversement.

Ca bouge du côté des associations de techniciens !
À quelques mois d’intervalle, les régisseurs (AFR), les scriptes (LSA) et les chefs décorateurs (ADC) ont chacun créé leur structure associative, rejoignant un mouvement qui prend dorénavant l’ampleur d’une lame de fond.
À tel point qu’aujourd’hui, presque tous les chefs de poste sur un tournage disposent de leur association, à l’exception notable des techniciens du son, qui sont en train de ressusciter la leur.
Ces nouvelles venues emboîtent le pas à un mouvement créé par leurs aînés de l’ADP (directeurs de production), l’AFC (directeurs de la photographie), l’Afar (assistants réalisateurs), l’Arda (directeurs de casting) et des Monteurs associés.

Autant d’associations qui, chacune dans leur métier, ont acquis une véritable légitimité, passant en quelques années de simples clubs de rencontre entre professionnels émérites à des forces de propositions écoutées.

La renégociation de la convention collective du cinéma en est le parfait exemple.
Si les associations de techniciens ne peuvent participer directement aux négociations, réservées aux seules organisations patronales et salariales, elles apportent, avec leur expérience unique du terrain, un éclairage essentiel pour moderniser une liste des fonctions en pleine redéfinition.

C’est le cas des très actifs assistants réalisateurs de l’Afar, qui ont fait le tour des syndicats en proposant leur expertise.
« Nous leur avons dit : Vous auriez tort de vous passer de notre expérience pour écrire un texte qui soit réaliste », souligne Jérôme Borenstein, membre fondateur de l’Afar. Jean Cottin, de la Chambre syndicale des producteurs, nous a alors demandé « comment on envisageait l’équipe de tournage idéale ».
Leur proposition de création d’un poste de 3e assistant pourrait ainsi être retenue par les partenaires sociaux.
« Si la création de l’Afar n’avait servi qu’à cela, ce serait déjà une formidable réussite, insiste Pascal Salafa, président de l’Afar. Cela va dans le sens de la professionnalisation de la filière, que nous prônons depuis des années. En fait, nous défendons une méthodologie de travail au service d’une plus grande efficacité. Il est de l’intérêt des producteurs d’avoir des assistants réalisateurs organisés qui élaborent, en synergie avec le metteur en scène, la meilleure organisation du tournage possible. »

Même démarche chez les directeurs de casting de l’Arda, qui devraient – enfin ! – obtenir la reconnaissance de leur métier avec la création d’un poste de directeur de la distribution artistique, inexistant dans l’ancienne convention.

Serait aussi discutée l’intégration de la fonction de repéreur. Ce qui représenterait, au total, la création de trois nouveaux postes au sein de l’équipe mise en scène.

Quant aux influents directeurs de production de l’ADP – historiquement liés aux grandes maisons –, ils participent aux négociations en tant qu’observateurs pour le compte de l’API et de la Chambre syndicale des producteurs. Là aussi, leur expérience du terrain leur permet d’apporter un éclairage réaliste aux propositions des partenaires sociaux.
« Nous sommes très soucieux d’arriver à un texte qui soit clair et réellement applicable, souligne Philippe Desmoulins, président de l’ADP. Car l’enjeu, c’est bien l’existence de certains films. Si l’on veut que la diversité culturelle perdure, il faut trouver des règles qui satisfassent aussi bien les grosses productions que les petits budgets. »

En avril, certaines de ces associations ont franchi un nouveau pas en publiant un manifeste dénonçant l’abus de recours aux stagiaires non rémunérés sur les tournages et dans la postproduction.
Cosigné par l’Afar, l’AFC, Les scriptes associés et Les monteurs associés, ce texte pointe une situation préoccupante, où les stages conventionnés remplacent de plus en plus les postes de stagiaires rémunérés – prévus par la convention collective – et même, aujourd’hui, certains postes clés du tournage.
« Les gens deviennent stagiaires à vie, explique Bénédicte Kermadec, coprésidente des Scriptes associés (LSA). Sur certains films à petit budget, des postes à responsabilité, comme le régisseur ou l’assistant opérateur qui charge la pellicule dans la caméra, sont parfois tenus par des stagiaires conventionnés non rémunérés. On ne peut pas construire le cinéma de demain comme cela ! En tant qu’associations, nous nous devions de réagir. Avec le manifeste, nous souhaitons déclencher une réflexion collective sur le sujet. »

Et les quatre associations de réclamer en chœur au CNC l’organisation d’une table ronde sur les stagiaires et de proposer un certain nombre de garde-fous en la matière.

Ce qui se dessine en creux dans ce nouveau combat des associations, c’est bien sûr la profonde dégradation des conditions de travail des techniciens ces dernières années, conséquence directe du sous-financement de la production de longs métrages et de téléfilms en France.

« Aujourd’hui, il y a soit de très gros films bien financés, soit de tous petits films sans argent, explique Stéphan Guillemet de la toute nouvelle Association française des régisseurs (AFR). Ce qui a des conséquences directes sur nos conditions de travail. »
Comme les autres associations, les régisseurs voient dans leur regroupement une manière de militer pour un certain état d’esprit.
« Dès les premières réunions, nous nous sommes rendu compte de problèmes communs : temps de préparation réduits, salaires en chute libre, effectifs composés de plus en plus de stagiaires, souligne Marc Guidetti, président de l’AFR. L’association nous permet d’abord de nous soutenir moralement, mais aussi de valoriser le métier de régisseur en établissant un ensemble de règles de bonne conduite. »

Car à force de prendre n’importe qui pour préparer un tournage, certains décors et certaines mairies sont “grillés” pour l’ensemble de la profession, alors même que les règles de tournage dans les lieux privés et publics n’ont cessé de se complexifier ces dix dernières années.
Les différents organismes en contact avec le cinéma sont très demandeurs de ces associations, seules capables de jouer le rôle d’interlocuteur qualifié dans le métier et de définir un socle de pratiques communes.
« La Commission nationale du film, qui avait du mal à entrer en contact avec les régisseurs, nous a poussés à nous organiser, souligne François Pulliat, de l’AFR. La Mairie de Paris, qui essaie de rendre le travail avec les productions plus fluide et plus sérieux, s’est aussi montrée très intéressée par le fait que les régisseurs expérimentés se regroupent en association. »

De fait, les associations les plus anciennes ont toutes développé une réflexion approfondie sur les évolutions de leur métier, qui se sont accélérées avec l’arrivée des nouvelles technologies.

Depuis des années, les assistants réalisateurs de l’Afar ont apporté leur expertise à l’élabora- tion de Movie Solutions, un logiciel de création de plans de travail pour les tournages, seule alternative, jusqu’à récemment, à l’américain Movie Magic.

Plus récemment, les directeurs de la photographie de l’AFC ont élaboré en commun une charte de l’image, destiné à réaffirmer le rôle du chef opérateur à chaque étape de la vie du film : tournage, postproduction, diffusion en salle, DVD, VOD...
“Avec l’arrivée du numérique, les responsabilités s’étaient beaucoup diluées, explique Jean-Jacques Bouhon, président de l’AFC. Il fallait recadrer les choses. Une personne doit être responsable de l’image sur l’ensemble de la production, quel que soit le support de diffusion du film. Nous pensons que le directeur de la photographie est le mieux placé pour jouer ce rôle, en coopération avec le réalisateur. »

Mais c’est sans conteste les monteurs qui ont poussé le plus loin cette démarche.
L’arrivée du montage virtuel a profondément bouleversé leur travail depuis dix ans. Le coût élevé des machines a notamment amené beaucoup de productions à faire travailler l’assistant en horaires décalés avec le chef monteur, mettant à mal une transmission du métier qui se faisait jusqu’ici par proximité et réflexion commune autour d’un même banc de montage.
« Auparavant, le montage était une chose simple ; avec le virtuel, c’est devenu plus compliqué et plus cher, souligne Bernard Sasia des Monteurs associés. Et cela évolue en permanence. À chaque film, il y a une nouveauté technologique : les enregistrements audio sur six pistes, la haute définition, le 5.1... Or, les choix techniques sont souvent faits en amont sans connaître les réalités de nos métiers. Il faut donc se parler davantage. »
Après une longue réflexion en interne, Les monteurs ont publié un manifeste qui rappelle les éléments clés de la pratique de leur métier.

Aujourd’hui, plusieurs groupes de travail planchent sur des thématiques d’actualité.
« Nous venons d’ouvrir un atelier chargé d’évaluer les solutions de montage virtuel les plus abordables, indique Anita Perez, coprésidente de l’association. Ce qui permettrait à l’assistant de travailler à nouveau en même temps que le chef monteur. Depuis un an, nous organisons aussi des réunions mensuelles autour de thèmes d’actualité : les conséquences de la HD sur le montage, la présence du monteur au mixage... On invite d’autres professionnels pour entamer le dialogue avec eux. »

Plus largement, ces réseaux associatifs ont permis aux techniciens de mutualiser des savoir-faire autrefois dispersés entre des individus isolés.
« Même sur les plateaux, l’arrivée des nouveaux outils a changé la donne, insiste Bénédicte Kermadec, de l’association LSA. L’informatique nous a dégagés de nos cahiers. Les appareils photos numériques ont remplacé les Polaroïd pour les raccords. En se réunissant, on essaie de partager nos connaissances. On se passe des modèles de tableurs pour les rapports de production ou de montage. Nous réfléchissons ensemble aux conséquences de ces évolutions sur nos métiers... »

La toute récente Association des décorateurs de cinéma (ADC) vient de mettre en ligne son site internet, avec un espace membres qui fourmille d’informations.
« On y échange nos meilleures adresses, souligne Bernard Seit (ADC). Nous sommes en train d’y référencer tous les plans de studios en France et en Europe, avec tous les éléments techniques. Ce qui va faire gagner du temps à tout le monde. Nous avons aussi créé un bouton d’alerte qui permet d’appeler les collègues à la rescousse par e-mail. En publicité, on a parfois 24 heures pour trouver un lieu ou un accessoire insensé. Un membre de l’association a peut-être la solution. »

Grâce à internet, la plupart des associations ont développé des outils équivalents, simples à mettre en œuvre, créant de fait de vrais réseaux d’entraide au sein de chaque métier auparavant très isolés.

De fait, ces groupes viennent remplacer – au moins en partie – les anciennes solidarités hiérarchiques qui se sont largement érodées ces dix dernières années.
Un phénomène remarquable dans une industrie réputée conservatrice et opaque.
« Nous avons besoin de réinventer de nouveaux liens professionnels et citoyens, de nouvelles réflexions collectives, constate Bénédicte Kermadec. Nous faisons des métiers d’équipe, mais nous nous sentons très isolés les uns par rap- port aux autres. Les associations viennent combler ce manque. »

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